La charge mentale, on en parle?

J’en avais déjà entendu parlé de cette fameuse “charge mentale”. C’était il y a plusieurs mois déjà (une ou deux années peut-être?) dans une émission sur les femmes au foyer sur France Inter.

Je me revoie encore, au volant de la voiture, opiner énergiquement du chef en entendant l’expert parler du poids qui pesait sur les femmes (mère au foyer ou non) seules responsables de la gestion de la famille.

En arrivant à la maison je m’étais empressée d’aller parler de ma découverte à l’homme de la maison, ce qui avait eu pour résultat de le mettre sur la défensive :

“vas-y, dis que je ne fais rien!”

“Nooon, Chéri-chéri, ce n’est pas ça. Je dis que tu ne gères pas l’organisation du quotidien, c’est tout”

S’en était suivi un râlement boudeur suivi du traditionnel :

“Ouai, bah j’en fais déjà beaucoup par rapport à d’autres! Fin bon… Si c’est comme ça, j’arrête mes efforts!” (oui, mon mec peut être un monument de mauvaise foi, heureusement ça ne dure jamais)

Ok… Efficacité  de l’approche : zéro.

Pourtant cette idée de “charge mentale”, qui fait que nous, les femmes, devons penser à tout, tout le temps, ne m’a jamais quitté et m’est revenu en pleine poire en lisant cette vilaine (désolée mais faut le dire…) mais néanmoins drôle et pertinente petite BD (signée EMMA) Je ne saurais que trop vous conseiller de faire un tour sur son blog.

Pour celles qui ne l’aurait pas vu, la voici :

Fait un clic sur l’image et tu retrouveras toute la BD

 Tout ça fait bien entendu réfléchir n’est-ce pas?

Alors… Concrètement comment ça se passe par chez moi?

Je suis en charge :

  • De l’administratif (impôts, crédits, sécu, mutuelle, factures diverses et variées. J’ai procuration pour tout et je gère (presque) tout à 100% y compris les papiers de Chéri-chéri)
  • Du budget (bien entendu, les cordons de la bourses, c’est bibi! Gniark gniark gniark!)
  • Des courses (Des fringues en passant par le gruyère rappé, je gère l’état des stocks et les divers ravitaillements). Chéri-chéri peut éventuellement aller chercher un drive ou faire une course chez le boucher (il ne fait pas “rien”, ne l’oublions pas!)
  • De la bouffe (La mise en place des menus et leur réalisation au quotidien et pour les grandes occasions)
  • De la gestion “médicale” (Qui doit aller chez le médecin et quand, la prise de rendez-vous, l’achat et l’administration des médicaments etc.)
  • De la gestion des “consommables” (voiture, fioul, électricité, eau, etc.) ainsi que des divers prestataires qui vont avec (garagiste, plombier, électricien etc.)
  • Du bon déroulement de l’entretient courant de la maison (ménage, vaisselle, lessives, etc.) bien que nous réalisions la plupart de ces tâches à (65% moi, 35% lui, une estimation TNS/Mathilde)
  • De la gestions des événements familiaux (anniversaires, mariages, baptêmes etc.). Cela inclus l’achat des cadeaux, l’écriture des cartes, les divers appels etc.
  • De la gestion des plannings (activités, diverses invitations sociales, vacances, sorties etc.) y compris, parfois, le planning pro de Chéri-chéri…
  • Et bien sûr la gestion de ma propre activité professionnelle (si, si, en vrai j’ai un travail (même si là je suis en congé mat’)

Voilà, voilà… Joli CV! Franchement! Une vraie chef d’entreprise, non?!

Une chef d’entreprise familiale!

Alors oui, parfois c’est trop lourd à porter. Parfois j’ai le cerveau qui surchauffe et je me sens complètement débordée par cette liste de chose à penser.

Car même si Chéri-chéri m’aide à réaliser certaine de ces tâches (sûrement, en effet, plus que beaucoup d’autres hommes), c’est à moi qu’il incombe d’y penser au quotidien.

Bon… Soyons honnête :

Je crois que j’aime (assez) cette charge de travail. J’aime être en charge. J’aime être celle qui sait. Celle qui est indispensable.

Je ne supporterai pas de n’être qu’une exécutante.

Ici, la chef c’est moi, et ça me plaît.

Au fond, je n’échangerai pas ma place avec celle de Chéri-chéri (d’autant que je perdrai ma légitimité à me plaindre du fait que “je fais tout dans cette maison!”).

Alors oui, ma “charge mentale” me pèse parfois, mais c’est un poids que j’assume et que je ne veux pas (vraiment) partager.

Et toi? Ca te parle ou tu me prends pour une extra-terrestre à tendance masochiste?

30 thoughts on “La charge mentale, on en parle?

  1. Bon je dois dire qu’ici la charge mentale est présente mais un peu moins chargée que la tienne notamment en ce qui concerne les impôts (les chiffres et moi une catastrophe) et ce que tu appelles la gestion des consommables. Pour le reste c’est essentiellement moi même si pour le ménage c’est plus comme toi 65-35. En tout cas j’ai bien ri face à la réaction de ton homme car j’ai eu la même lorsque je lui en ai parlé et après il ne comprend pas pourquoi je n’arrête pas de ma sortie de boulot jusqu’au coucher des enfants…WTF ! Bref je compatis à ta charge mentale.

    1. Pareil! Il me dit : “Mais pose toi!” oui, mais si je m’arrête les choses ne vont pas se faire comme par magie…

  2. J’ai vu cette bd, que je trouve effectivement très pertinente sur le fond, sur l’idée des tâches “invisibles” mais épuisantes, ça me parle. Après, je n’en suis pas à ton point (mais tu fais quasiment tout, en fait??!!) car chéri assume plus de trucs que le tien je crois ; mais c’est vrai que c’est toujours moi qui anticipe, qui organise, qui réfléchit. Et il ne s’en rend pas forcément compte, car justement, il gère une partie non négligeable des tâches. En revanche – il ne me fait pas le coup du “t’a qu’à demander”, et comme tu dis, même si c’est vraiment épuisant, je le fais souvent aussi sans rechigner et j’ai du mal parfois à laisser le contrôle…Là où je pense que c’est bien vu, surtout, c’est que c’est un travail constant, mais que personne ne voit. et ça fatigue!

    1. Oui ici c’est moi qui pense à (presque) tout mais ce n’est pas toujours moi qui le fait. Soit je demande soit il propose. Je n’ai pas trop le “t’avais qu’à demander”. C’est vrai que c’est une tâche invisible et parfois épuisante. Parfois cela me pèse mais, comme tu le dis, je ne me verrai pas laisser le contrôle et me laisser porter (je suis trop hyper active pour ça, je crois…)

    1. Attention, des fois cela me pèse. Mais je crois que, dans le fond, je n’aimerai pas “laisser le gouvernail” à quelqu’un d’autre et me laisser porter. J’aime savoir où je vais.

  3. Je n’avais pas vu la question de la charge mentale comme toi… mais ce n’est pas si faux… c’est vrai que j’aime bien que tout roule a la maison comme je l’avais prevu. En meme temps est-ce ma volonte a l’origine, ou juste le confort de la routine?…
    En revanche, comme je suis plus a la maison que mon mari, “porter cette charge” permet de garder des moments ou absolument tout le monde peut se deconnecter de toute obligation a la maison… Plus de poids, plus de charge! En general tout le samedi! Et ca, en terme de qualite de vie pour la maison, c’est extraordinaire! Rien que pour ca, je n’ai pas du tout envie de changer notre organisation!

    1. C’est une question intéressante. J’imagine aussi que mon besoin de contrôler l’organisation de mon foyer me vient aussi, en parti de mon éducation (bien que mon père était très “moderne” sur la question du partage des tâches, même mentales). Chez moi on dit toujours “mieux vaut être celui qui fait tout que celui qui ne fait rien” : j’imagine que ça a dû me marquer…

  4. J’ai lu cette BD aussi et elle Le trotte dans la tête depuis ! Je suis à la maison et si Monsieur prend facilement le relai quand il est la, il est du style “tu n’avais qu’à demander”… Beaucoup de volonté mais pas d’initiative… les tâches sont globalement partagées mais pas leur organisation et leur gestion … et c’est vrai que passer sa journée à se dire “il faut que je pense à…”, c’est parfois épuisant !

    Virginie

    1. Heureusement, quand ça déborde de partout il y a les listes! Quand je bosse je me balade partout avec un carnet sur lequel je note tout ce à quoi je dois penser, ça permet de me libérer un peu la tête.

  5. Bon bah c’est simple : moi à ta place je peterais un plomb ! Bravo ma belle ! J’espère que chéri chéri mesure la chance qu’il a, il n’y a pas que toi qui ait de la chance… bon à part ça il faut que je trouve un autre titre pour mon prochain billet hihihi ! Bisous !

    1. Il la mesure (la plupart du temps)… Et me rémunère en massage!^^ (chacun son deal). J’avoue que j’apprécie le fait de me sentir complètement indispensable (la plupart du temps)^^

    1. Et c’est parfois dur de garder l’équilibre, c’est vrai… Tiens ça me fait penser à cette image que j’ai vu sur pinterest l’autre jour et qui disait : ” – Papa c’est quoi un homme ?
      – Mon garçon, un homme c’est celui qui s’occupe de sa famille, qui voit à leur sécurité et que personne ne manque de rien.
      – Aaaaaah… Ben moi, papa, quand je serai grand, je veux être un homme… Comme maman.”

  6. Cette notion de charge mentale m’a aussi fait beaucoup réfléchir mais bizarrement dans un autre sens. Jusqu’à maintenant je pensais que nous étions un couple assez traditionnel sachant que je travaille moins que mon mari. Mais finalement je réalise que je n’ai pas cette sensation de porter la charge mentale. Nous sommes donc plus “modernes” que je ne pensais ?! En tout cas bravo pour ton honnêteté et de reconnaître que ça te plaît comme ça finalement c’est le principal !

    1. Disons que ça ne me plait pas tous les jours, mais que je sais que ça ne me plairait certainement pas autrement… Je suis un peu reloue dans le genre, non?^^

  7. Je ne connaissais pas ce concept de “charge mentale” mais pour ma part, je la qualifierais plutôt de “surcharge mentale” qui m’a conduite, il y a quelques années au bord du burn-out!
    J’en fais un tout petit peu moins que toi (monsieur fait les courses et s’occupe du jardin), mais je te tire mon chapeau 😉
    Bonne journée 🙂

    1. Chéri-chéri s’occupe aussi de la tondeuse et du bricolage en générale. Et il m’aide sur pas mal de chose, mais c’est moi qui porte le poids d’y penser… Parfois aussi c’est une surcharge, alors je pète un câble, je l’accable de tous les maux, je vide mon sac et ça repart…

  8. La “charge mentale”, c’est exactement ce que j’essaie de faire comprendre à Papa Coq ! Je vais lui faire lire ton billet et la petite BD.
    Sauf que moi, je veux bien m’en défaire de cette charge, en tous cas la partager avec lui.
    Et tant qu’on y est, je vais apprendre à mes deux garçons à s’auto-gérer, mes belles fille me remercieront ! (ou pas…)

  9. J’ai lu cette BD et j’avoue ne pas m’être forcément sentie concernée. Peut-être que je me trompe et que je ne suis pas réaliste…
    J’ai l’impression que chacun avec notre niveau de compétence dans le domaine et nos envies, on s’est réparti les choses à 50-50. Par contre je reste la gérante de l’agenda de la famille et ça, ça me plait 😉

  10. J’ai également lu cette BD et l’article de “Quatre enfants” :p
    Et ça m’énerve à tel point c’est vrai !
    Le “tu ne m’as pas demandé” a le don de me faire exploser car au final je demande au moins quatre fois et je finis quand même par le faire moi-même, car il ne comprend pas que c’est la maintenant tout de suite que j’ai besoin de lui et pas dans une heure…
    Dans la catégorie “humour noire” un jour je lui ai souhaité de mourir avant moi car il n’a pas la moindre idée de tout ce qui se passe dans sa propre maison : enfants, écoles, finance, maison…
    Alors je ne dis pas qu’il ne m’aide pas, HEUREUSEMENT !, c’est juste que ça façon de m’aider ne me permet en rien de me reposer.
    Lorsqu’il veut faire les courses **au drive** : il s’assoie devant le PC, commence à cliquer et toutes les 2 min me demande de me lever pour voir ce qu’il y a dans le placard, dans le frigo, à la cave…
    Lorsqu’il veut faire à manger : où sont les légumes, combien j’en mets, viens voir la cuisson, où sont les pots et les couverts…
    Tous les matins il prépare les biberons à 7H. Je dois l’en remercier, lui faire une danse de ventre autour du totem à son effigie… Puis il ne s’occupe QUE de lui et en plus il est régulièrement en retard 😉 Une fois par semaine et une semaine sur deux il doit gérer les enfants car je dois partir 1H !!!! avant lui. Et c’est sans aucune honte qu’il me demande de lui préparer les enfants et les affaires… Bref, y en à long comme ça…
    Mais de plus en plus je me fais violence pour arrêter de faire les choses **arrêter d’y penser c’est un peu plus dure mais je commence ;)** et lui délégué à 100% sans m’en occuper. Pour l’instant je limite à des choses non urgentes, mais ça fait du bien à tout le monde !
    Je respire **un peu** et il constate à quel point la moindre petite chose se transforme en un monstrueux caca administratif et chronophage…

    Sinon on s’aime toujours, au cas où quelqu’un s’inquiéterait 😀

    1. Mon mec ose parfois demander des trucs complètement indécents tout en me disant de me reposer aussi, il ne se rend pas vraiment compte mais me dit souvent : “ahh qu’est ce que je ferais sans toi ??”. La réponse : tu serais sacrément dans la m… ^^

  11. De notre côté, je pense que la charge mentale est assez équilibrée, partagée.
    C’est vrai que je vais plutôt gérer le planning, faire des listings des choses à faire, prévoir, penser…
    Avec mon mari, nous communiquons beaucoup par mail lorsque nous travaillons et j’avoue que l’on échange, communique énormément.
    D’un autre côté, on a la chance de pouvoir déjeuner tous les midis ensemble et donc de pouvoir aborder les questions de logistiques, les impératifs…
    On ne fait pas ça non plus tous les jours, on en profite aussi pour se retrouver, passer un moment en couple.
    D’autre part, mon mari est indépendant et bosse à la maison, alors même si je suis plutôt la centrale qui connaît les dossiers à traiter, les besoins de la famille, de la maison… Il en a également conscience et n’a pas forcément besoin de me demander. Il prend beaucoup d’initiatives par lui-même. (mettre une machine en route, faire le sol, faire les courses, aller à la pharmacie, récupérer un colis suivant son emploi du temps…). Et en même temps, je reconnais que c’est une grande charge pour lui aussi, il se plaint d’ailleurs parfois d’avoir l’impression de courir partout. Etant enceinte, il tient aussi à en faire beaucoup pour me préserver alors que je ne lui demande pas tant. Je pense que notre organisation serait différente si on travaillerait tous les deux en extérieurs. J’avoue que j’aime anticiper les choses, planifier, déléguer si besoin mais cela me rassure d’être organisée, tandis que mon conjoint vit plus au jour le jour et n’aime pas se mettre de pression qui le stress. J’aimerais optimiser davantage nos temps, notre organisation afin de se décharger la tête en mettant en place des outils pratiques.

  12. Comme tout le monde, je trouve que tu en fais énormément et que ça dépasse la charge mentale !

    Pour ma part découvrir ce concept a été une révélation, qui m’a permis d’expliquer pourquoi, alors que mon mari fait énormément de choses à la maison et même parfois plus que moi, j’avais l’impression de porter seule toute la maison et j’en étais très fatiguée. Oui mon mari s’occupe des filles et fait le ménage, mais si je ne dis pas : “Il faudrait laver Kitty aujourd’hui”, “Ce serait bien de jeter leurs couches à la poubelle et de mettre leurs vêtements sales dans la panière” ou “Ça fait longtemps qu’on n’a pas lavé le sol, non ?”, ben aucune petite lumière ne s’allume d’elle-même dans son cerveau, la saleté prospère des jours durant et les vêtements sales s’accumulent sur la table à langer…

    Bref, étant fatiguée rien que comme ça, je t’admire beaucoup ! Surtout qu’à côté tu as un job à temps plein (pas moi) et que tu fais énormément de choses de tes mains (pas moi non plus :p). Avoue, les journées ont plus de 24h dans vos montagnes ?

  13. Ah bah voilà une BD et ton article vont m’aider à faire comprendre à mon cher et tendre ce que je tente de lui expliquer depuis des mois (depuis la naissance de notre petit 2ème en fait) et que je ne réussi jusqu’ici qu’à braquer comme toi en 1er lieu avec ton amoureux 😉
    Aujourd’hui maman de 2 petits garçons, je me sens une responsabilité par rapport à ça…

    1. Je te souhaite une meilleur réussite que moi^^. En tous cas tu as bien raison c’est la nouvelle génération qu’il faut éduquer dans ce sens (garçon comme fille)

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