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Cher petit embryon,

Du haut de tes 48h et tes 4 petites cellules tu as déjà vécu un sacré périple depuis ta conception il y trois ans, dans une petite boîte de pétri au centre PMA de Lille, jusqu’à ton implantation, ici, au creux de moi il y a deux semaines.

Tout à commencé en mai 2013…. Mmmh, non. Tout a commencé en juin 2007 lorsque j’ai rencontré ton père. J’ai très vite su qu’il serait le père de mes enfants. Vois-tu, c’est une véritable tête de mule, mais il est ma moitié, celui qui me complète, qui m’équilibre…. Même si parfois j’ai bien envie de l’étrangler….

Alors voilà, bon an mal an, on a apprivoisé, nourrit et construit notre amour et, un jour, nous avons eu envie de le concrétiser avec un enfant. C’est moi qui en ait eu envie en premier. Chéri-chéri, lui, était un peu frileux, nous trouvait trop jeunes.

Je lui ai dit : “Avec moi il va falloir s’y prendre tôt. J’ai un problème, je le sais.”

“Comment tu le sais? Tu as fait des examens?”

“Non. Je le sais. C’est tout. Je l’ai toujours su.”

“Mais c’est n’importe quoi ça!! C’est dans ta tête…”

Sauf que, vois-tu petit embryon, ce n’était pas que dans ma tête. Par hasard, lors d’une échographie de routine on m’a découvert un drôle de kyste. On a fait des examens poussés et le verdict est tombé : Endomètriose de stade 4 avec infertilité sévère.

Curieusement cette annonce m’a autant soulagée qu’elle m’a rendue triste. Il y avait bien un problème et maintenant qu’on avait mis le doigt dessus. Il n’y avait plus qu’à le contourner. Bon… Là j’avoue que j’édulcore un peu mais je vais pas te raconter mes errances doctissimiennes (tu es un peu trop jeune pour ça).

Après un petit nettoyage de printemps intra-utérin, nous nous sommes donc lancés, avec ton père, dans une chouette procédure de PMA (procréation médicalement assistée) en 2013. Que du bonheur! Piqûre, échographie, prise de sang, piqûre échographie, ponction… Une vrai sinécure!

Et là! la pêche miraculeuse! une bonne vingtaine d’ovules pour moi. Un bon milliard de spermatozoïdes pour lui. On les a laissé tranquillement faire leurs affaires dans des p’tits pots… Et paf! Ca a fait des chocapics des embryons. Huit même!

Pour le coup on a quand même bien déchiré avec ton père, non?

On nous a implanté un embryon parmi les huit. Nous l’avons appelé “Pépin”. Il s’est accroché. Il a poussé. Pépin est finalement devenu “Pépinette”, puis “Bébou” (en tous cas sur ce blog, en vrai elle a un prénom bien plus joli).

Je ne saurais pas te dire pourquoi c’est cet embryon qui a été choisi. Ce n’était même pas le plus beau. C’était peut être le destin. J’en sais rien. En tous cas ce n’était pas toi.

Toi tu as été congelé avec tes 6 autres compagnons.

Et puis nous avons déménagé. Ta soeur est née. Une vraie petite merveille de la nature, de la science, de la vie quoi.

Et toi tu es resté à Lille. Puis nous nous sommes décidés à aller te chercher. Ca a été une sacrée expédition!

On s’est dit que le plus dur était derrière nous. Mais rien n’est jamais aussi simple dans la vie… Il a fallut réopérer, recommencer les traitements, se heurter aux difficultés… Ne pas se laisser abattre et recommencer.

Et puis, le 13 septembre dernier. Un gars du labo t’as choisi. Pourquoi toi plutôt qu’un autre. Je ne sais pas. Le destin peut être. Il t’a installé confortablement au creux de mon ventre. Et le soir, à l’abris des regards, je t’ai parlé. De nous, de notre famille, de ta soeur et de ton père. Je t’ai dit : “allez viens! On sera bien tous les quatre. Accroche-toi! Tu verras on est un peu fous mais on est sympa!”

Et tu t’es accroché.

Rien que de l’écrire je me sens toute émue. Il y a la vie en moi. Alors, bien sûr, l’aventure est loin d’être terminée. Il faudra d’abord vérifier si ton petit coeur bat bien. Puis il faudra attendre la fin des trois mois fatidiques.

Mais tu es là. Et c’est déjà ça.

22203

Quand la science met son grain de sel, le retour…

Voilà je suis revenue de mon périple à l’hôpital couple-enfant de Grenoble. J’ai eu le temps de digérer. C’est l’heure de te raconter ma vie cher internet.

Avant de commencer je me rends compte que j’ai oublié de préciser, dans mon dernier post, que  ma première et à ce jour seule FIV a été faite à Lille, à l’hôpital Jeanne de Flandres, dans le Nooord où je résidais. Ensuite j’ai déménagé en emportant avec moi  mes meubles,  mes affaires, mon chéri et mon gros ventre de femme enceinte, direction la Savoie… A l’arrivée il ne manquait rien, à part mes sept futurs enfants, congelés (voir ce post) 

     Notre mission, si nous l’acceptons est donc de faire rapatrier nos chers glaçons à Grenoble afin de  pouvoir tenter la réintroduction de l’un d’entre eux dans son habitat naturel (une fois préalablement décongelé ça va sans dire!)

Naïvement nous avons cru que des embryons ça se transportaient comme des organes pour un don, en mode “Grey’s anatomy”… Et bien non… Nous ce sera en mode “Bidochon” avec notre glacière sous le bras au pays de bièèèrre! Attention, hein! On aime le Nord et on y a encore plein d’amis qu’on aura plaisir à aller voir. Mais soyons honnête  c’est quand même moins sympa que de “discuter” (nom de code pour faire l’amour) au chaud dans son lit.

Ce qui est moins sympa aussi c’est de devoir repasser par la case opération car un vilain fibrome est venu s’installer dans le fond de mon utérus (en plus d’un kyste de la taille d’une clémentine). Ensuite il faudra reprendre les piquouzes, les prises de sang les échographies intrusives, les coups de téléphone entre 13h30 et 15h30 et enfin la réintroduction finale si la décongélation se passe bien.

Bref, c’est pas grand chose tout ça, mais avec une enfant de moins de 2 ans et quand on est à plus d’une heure de route de  l’hôpital où on peut “Fiver” (faire une FIV) c’est de l’organisation. Et donc c’est “une charge mentale” de plus (j’adore cette expression) et quand on est maman on s’en coltine suffisamment des “charges mentales”, pas besoin d’en rajouter.

Voilà… à bientôt pour de nouvelles aventures fivesque (relative à la FIV – ndlr)