Dans ta jauge!
Pour expliquer ma fatigue et mon comportement “légèrement” soupe au lait à Chéri-chéri j’ai récemment imaginé une métaphore qu’il pourrait comprendre.
Bon…. Imagine une jauge en toi, comme dans un jeu vidéo (le jeu vidéo, ça parle à chéri-chéri). Ça y est tu la vois? Cette jauge c’est ton énergie, ta vie, ta puissance, ta santé mentale, tout ça à la fois. Quand il t’arrive une merde, tu perds des points de vie. Plus l’emmerdement est conséquent plus la jauge baisse. Je ne parle même pas de gros pépins. La vie de tous les jours est pleine de petites contrariétés. Pour te recharger en énergie vitale il faut engranger des petits plaisirs (genre manger un carré de chocolat, sentir le soleil chauffer sa peau, recevoir un mot doux, un câlin etc.), mais surtout, SURTOUT! Il faut dormiir!
En générale les choses s’équilibrent plutôt pas mal et la jauge reste dans le vert. Sauf que, quand tu as un enfant tu pars avec déficit de points. Pourquoi?
Bahh d’abord parce que tu viens de passer 9 mois en mode baleine. Du coup ça fait un certain temps que tu as du mal à dormir. Parce que, quand tu es allongée sur le dos, ton ventre t’écrase, va essayer de respirer avec l’équivalent d’un pack de lait sur le bide! Lorsque tu es sur le côté, c’est pas mieux, ton ventre tombe et t’as peur qu’il se décroche. Et dormir sur le ventre c’est même pas la peine d’y penser…. Du coup, c’est juste un tout petit peu dur de te reposer vraiment (et j’imagine même pas ce que c’est quand t’as déjà un enfant!).
Ensuite tu accouches, ne l’oublions pas! Tu réalises quand même l’exploi physique de faire passer un machin de plus ou moins 3 kilos par où tu sais (si tu veux en savoir plus sur les joies de l’accouchement je te conseil ce lien là). Perso jusqu’au dernier moment j’ai cru que ça passerai pas. Ouiii je sais ça fait des millénaires que ça passe, mais on sait jamais…
Bref! Je pense que n’importe qui peut concevoir que ça fatigue un brin.
Ensuite pas de répits. On enchaîne direct avec des nuits entrecoupées de réveils hurlants pendant lesquels on doit se transformer en usine à lait… Et ça, ça pompe une énergie de dingue! Du coup il suffit de pas grand chose pour te faire basculer toi et ta pu…naise de jauge dans le rouge.
Bon… t’es pas complètement à sec. T’es juste en pleine descente d’hormones.
Si à ce moment de ta vie tu as compris, ne serait-ce qu’un instant, comment on pouvait en arriver à étouffer son enfant avec un coussin. Alors c’est que tu n’es pas passé loin du “game over” (il paraît qu’en vrai ça s’appelle un burn out).
Personnellement j’ai l’impression que depuis que je suis maman je n’ai jamais réussi à re-remplir ma jauge entièrement. Attention! Je ne suis pas malheureuse, bien au contraire! Tous les jours m’apportent leurs lots de moments magiques avec ma fille. Mais je sais qu’il suffit désormais d’une seule nuit perturbée (si possible juste avant mes menstrues (mmh quel joli mot!)) pour que je me retrouve de nouveau sur la réserve.
Et quand ma jauge d’énergie est dans le rouge… Je ne gère plus rien. Le moindre truc me semble insurmontable et par dessus tout je me sens seule dans ma merde! Du coup qui c’est qui prend? C’est Chéri-chéri!
C’est l’heure de l’engueulade mensuelle. En voici le déroulé quasi systématique :
D’abord je lui mets sur le dos ma frustration de ne pas de ne pas arriver à être cette femme-mère parfaite et glamour qui gère tout. Tu sais celle dont l’intérieur est toujours nickel avec une déco à la pointe; qui est toujours maquillée, manucurée et sapée à la perfection; celle qui ne crie pas sur ses enfants, normal il sont si bien élevés et elle a tant de patience…. La garce!
Ensuite je lui reproche de ne pas m’aider, alors que je ne le lui ai pas demandé et qu’en vrai j’en veux même pas de son aide… Normal puisque je veux être “la garce” citée précédemment et que donc je veux tout gérer seule. C’est à croire qu’inconsciament j’ai besoin de bien le pourrir pour avoir le sentiment de ne pas être la seule à être nulle.
Et enfin je m’excuse et j’essaye de lui expliquer mon état d’esprit du moment avec des schémas ou par de chouettes métaphores avec des jauges et tout et tout.
Tu me diras peut être que c’est un peu bizarre, de se foutre sur la tronche avec une telle régularité. Oui et Non. Nous avons besoin de cette soupape de décompression, de ce moment, difficile soit, mais où nous pouvons nous dire ce qui ne va pas et aller au fond des choses afin de repartir sur de bonnes bases pour un nouveau mois (de plus ou moins 28 jours… Ah les femmes!)
Et vous vous fonctionnez comment?
tiens c’est tout à fait moi en ce moment!!
Ouff… je ne suis pas toute seule…
Je découvre cet article suite au lien que tu en as fait et je me dis que j’aurais du le lire à l’époque de sa sortie (mon fils est né fin décembre 2015, février 2016 était un mois où la jauge était vide de chez vide ! :D).