Ça fait plusieurs mois que j’ai envie de parler du lait infantile ici. Mais bon, deux enfants, manque de temps, tu vois le tableau… Et puis, je crois qu’il me fallait du temps pour digérer (tu comprendras plus tard)…
Vois-tu je fais partie de ces mères qui n’ont pas allaitées très longtemps. Pour être toute à fait honnête je n’ai jamais aimé ça et la reprise du boulot a toujours été une excellente excuse pour y mettre un terme.
Il a donc fallu leur donner du lait industriel. J’allais pas les laisser mourir de faim non plus, hein?!

Oui mais quel lait donner?
Il en existe des milliers, des doux, des épais, des premiers âges, des laits relais, des pleins de grumeaux, des chers et des encore plus chers.
Nous nous sommes donc, comme tout jeunes parents qui se respectent, tournés vers le corps médical. Il paraît que c’est un peu plus sûr que d’aller sur doctissimo…
Et, en concertation avec la pédiatre allergologue, nous avons décidé qu’il serait plus prudent de donner du lait sans lactose aux filles.
Si nous sommes passé au lait de riz, ce n’est pas dû à un effet de mode. Encore moins un caprice de bobos-bio-sans-lactose, non. On se serait bien passé de cette spécificité qui nous force à commander, en pharmacie, un lait deux fois plus cher que les autres.
Si nous avons pris la décision de ne pas introduire de lait de vache avant les 6 mois de nos filles, c’est que j’ai l’immense chance (rire jaune) d’avoir un terrain allergique (bien relou) ainsi qu’une propension à l’eczéma (bien merdique – désolée y a pas d’autre mot). De plus j’étais intolérante à la protéine du lait de vache lorsque j’étais bébé, et le fait que cela ai été découvert sur le tard (c’était les années 80…) a peut-être joué un rôle dans l’apparition des maladies sus-nommées.
Prudence étant mère de sûreté nous avons décidé de bannir la vache (meuuh) du lait de nos chères et tendres rejetons (on dit rejetonnes?).
Nous voici donc allègrement partis pour 6 mois de “Picot lait de riz” 1er et 2ème âge. Ce lait, qui coûte en moyenne 21€ la boîte (chouette!), se commande en pharmacie. On commence, logiquement par le premier âge et on enchaîne avec le deuxième âge autour de 4-5 mois quand on commence la diversification.
Nous en étions précisément là quand a surgit le scandale du lait contaminé.
Comme j’habite dans un trou, que je n’ai pas la télé (je t’ai pas dis que j’était bobo-bio-sans-télé ?) et que j’écoute majoritairement la radio pour pouvoir m’égosiller sur de la musique cheap, j’étais passée complètement au travers du truc.
Heureusement que ma sœur, elle, suit un peu l’actualité et m’a envoyé un jour un texto m’informant que Lactalis venait d’agrandir la liste des laits dit “contaminés”. Texto auquel j’ai répondu d’un long “???” eut égare au fait que je ne connaissais rien à l’affaire.
Elle m’a donc expliqué qu’une usine du groupe Lactalis (qui fabrique un paquet de marques de laits infantiles avec ou sans lactose) avait vendu des laits contaminés à la salmonellose. Elle faisait donc paraître les numéros de lots des laits potentiellement contaminés et mon lait Picot riz 1 & 2 faisait parti du voyage.
Ni une ni deux je me rue sur ma boîte de lait et… Bingo!
J’appelle la crèche dans la foulée puisque c’est moi qui doit leur fournir le lait et…
Bingo!
Et dire que j’ai jamais de chance aux jeux! Là je me retrouve avec deux boîtes de lait contaminé (J’aurais dû jouer au loto c’est sûr!).
Curieusement ce n’est qu’à ce moment là que je fais le rapprochement entre le fait que ma fille de 5 mois avait eu des selles très liquides avec des filaments de sang et sa consommation de lait contaminé (Je comprends vite mais faut m’expliquer longtemps!).
Je prends donc mon téléphone et j’appelle la hotline dédiée pour tomber sur une jeune femme muselée qui n’a absolument aucune réponse à me donner. Tout-au-plus prend-elle mes coordonnées et m’assure que je recevrais bientôt un courrier. “Mais soyez sûre, madame, que Lactalis met tout en oeuvre pour que vous soyez satisfait” (fallait commencer par éviter d’empoisonner ma fille, non?)…
C’était il y a un mois et je n’ai toujours rien reçu.
Joint de nouveau la hotline de Lactalis m’informe que “c’est normal” (Oh ouiiii! il n’y a rien de plus normal d’ailleurs!!) rien n’est encore parti. C’est pas le même service il paraît…
Perso j’ai un peu envie de leur dire que je m’en tamponne gravement le coquillard de leur organisation interne mais que, moi, ce que je veux, c’est des réponses. Et si possible avant que ma fille ait 4 ans!
Je ne suis pas du genre procédurière, mais là faut pas trop se foutre de ma trogne. J’ai donc adhéré à l’association créée par un papa en colère afin que l’on puisse connaître le fin mot de l’histoire…
… Et elle a pas l’air bien jolie cette histoire puisqu’une enquête du canard enchaîné vient de montrer que l’usine Lactalis était au courant du problème depuis l’été 2017, ce qui ne les a pas empêché de continuer à vendre leurs produits. Bah oui…
Que sont nos bébés et et leurs santés face à tant de profits?
Si vous aussi ça vous chamboule vous pouvez aider l’association en faisant un don ici.
Sur ce, je vous laisse, je vais me détendre un peu, parce qu’écrire tout ça m’a mis les nerfs en pelote!